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Pierre.

Parce qu’on a trouvé dans leurs poches des couteaux à tuer des hommes, et…

Jacques, interrompant.

Comment est-ce fait des couteaux à tuer des hommes ?

Pierre.

Mais… mais… comme tous les couteaux.

Jacques.

Alors, comment sais-tu que c’est pour tuer des hommes ? c’est peut-être pour couper leur pain.

Pierre.

Tu m’ennuies, Jacques ; tu veux toujours tout comprendre, et tu m’as interrompu quand j’allais dire qu’on a trouvé des papiers sur lesquels ils avaient écrit qu’ils voleraient nos légumes, et qu’ils tueraient le curé et beaucoup d’autres personnes.

Jacques.

Et pourquoi ne voulaient-ils pas nous tuer, nous autres ?

Élisabeth.

Parce qu’ils savaient que papa et mes oncles sont très courageux, qu’ils ont des pistolets ou des fusils, et que nous les aurions tous aidés.

Henri.

Tu serais d’un fameux secours, en vérité, si on venait nous attaquer.

Élisabeth.

Je serais tout aussi courageuse que vous, mon-