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Pierre.

Je ne te le conseille pas, si tu n’as pas appris à monter à cheval.

Auguste.

Je n’ai pas appris, mais je monte tout aussi bien qu’un autre.

Pierre.

As-tu jamais essayé ?

Auguste.

Bien des fois. Qui est-ce qui ne sait pas monter à cheval ?

Pierre.

Quand donc as-tu monté ? ton père n’a pas de chevaux de selle.

Auguste.

Je n’ai pas monté de chevaux, mais j’ai monté des ânes : c’est la même chose.

Pierre, retenant un sourire.

Je te répète, mon cher Auguste, qui si tu n’as jamais monté à cheval, je ne te conseille pas de monter mon poney.

Auguste, piqué.

Et pourquoi donc ? Tu peux me le céder une fois en passant.

Pierre.

Oh ! ce n’est pas pour te refuser ; c’est parce que le poney est un peu vif et…

Auguste, de même.

Et alors ?…