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Auguste.

Je n’oserais pas ? Ne répète pas ce mot, petit.

Jacques.

Non, tu n’oserais pas ! Pierre et Henri sont plus forts qu’un gresset, je pense. »

À ce mot de gresset, Auguste rougit, leva les épaules d’un air de dédain, et, s’adressant à Pierre :

« Que me voulais-tu, cher ami ? Tu avais l’air de me chercher quand tu es venu ici.

— Oui, je venais te proposer une partie d’âne, répondit Pierre d’un air froid ; ils seront prêts dans un quart d’heure, si tu veux venir faire, avec Henri et moi, une promenade dans les bois ?

— Certainement ; je ne demande pas mieux, » répliqua avec empressement Auguste.

Pierre et Auguste allèrent à l’écurie, où ils demandèrent au cocher de seller le poney, mon camarade de la ferme et moi.

Auguste.

Ah ! vous avez un poney ! J’aime beaucoup les poneys.

Pierre.

C’est grand’mère qui me l’a donné.

Auguste.

Tu sais donc monter à cheval ?

Pierre.

Oui ; je monte au manège depuis deux ans.

Auguste.

Je voudrais bien monter ton poney.