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II

LA POURSUITE


Le lendemain, après avoir mangé et bu, je songeai à mon bonheur.

« Me voici sauvé, pensais-je ; jamais on ne me retrouvera, et dans deux jours, quand je serai bien reposé, j’irai plus loin encore. »

À peine avais-je fini cette réflexion, que j’entendis l’aboiement lointain d’un chien, puis d’un second ; quelques instants après, je distinguai les hurlements de toute une meute.

Inquiet, un peu effrayé même, je me levai et je me dirigeai vers un petit ruisseau que j’avais remarqué le matin. À peine y étais-je entré, que j’entendis la voix de Jules parlant aux chiens.

« Allons, allons, mes chiens, cherchez bien, trouvez-moi ce misérable âne, mordez-le, déchirez-lui