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Jacques.

Courons le dire à mes cousines et cousins.

Louis.

Non, non, s’ils entendaient nos vers, ils devineraient ce que nous voulons faire ; il faudra les surprendre à la foire même.

Jacques.

Mais crois-tu que papa et mon oncle voudront bien nous laisser emmener Cadichon à la foire ?

Louis.

Certainement, quand nous leur aurons dit en secret pourquoi nous voulons faire voir l’âne savant à Cadichon.

Jacques.

Allons vite le leur demander. »

Les voilà courant tous deux vers la maison, les papas venaient justement au pré voir ce que faisaient les enfants. « Papa, papa ! crièrent-ils, venez vite ; nous avons quelque chose à vous demander ».

— Parlez, enfants, que voulez-vous ?

— Pas ici, papa, pas ici, dirent-ils d’un air mystérieux, chacun tirant son papa dans le pré.

— Qu’y a-t-il donc ? dit en riant le papa de Louis. Dans quelle conspiration voulez-vous nous entraîner ?

— Chut ! papa, chut ! dit Louis. Voilà ce que c’est. Vous savez qu’après-demain il y aura un âne savant à la foire ?