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mençait lui-même à trouver Pierrette un nom ridicule, il ne dit rien et soupira.

« Où sont les dragées ? demanda-t-il.

Camille.

Dans un grand panier qu’on emportera à l’église. On laissera ici les boîtes et les paquets. Tout est prêt ; viens voir combien il y en a. »

Ils coururent à l’antichambre, où tout était préparé.

Pierre.

Pour quoi faire tous ces centimes ? Il y en a presque autant que de dragées.

Camille.

C’est pour jeter aux enfants de l’école.

Pierre.

Comment, aux enfants de l’école ? Nous irons donc à l’école après le baptême ?

Camille.

Mais non : c’est pour jeter à la porte de l’église. Tous les enfants du village sont rassemblés, et on jette en l’air des poignées de dragées et de centimes ; ils les attrapent et les ramassent par terre.

Pierre.

Est-ce que tu as déjà vu jeter des dragées ?

Camille.

Non, jamais, mais on dit que c’est très amusant.

Pierre.

Je crois que je n’aimerai pas cela ; bien certainement ils se battent, ils se font mal. Et puis je