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Camille.

Si tu l’appelles Pierrette, je ne veux pas être marraine.

Pierre.

Si tu l’appelles Camille, je ne veux pas être parrain.

Camille.

Eh bien ! faites comme vous voulez ; je demanderai à papa d’être parrain à votre place.

Pierre.

Et moi, mademoiselle, je demanderai à maman d’être marraine à votre place.

Camille.

D’abord, je suis sûre que ma tante ne voudra pas qu’elle s’appelle Pierrette ; c’est affreux et ridicule !

Pierre.

Et moi je suis certain que mon oncle ne voudra pas qu’elle s’appelle Camille ; c’est horrible et bête !

Camille.

Et comment donc m’a-t-il appelée Camille, moi ? Va lui dire que c’est un nom horrible et bête ; va, mon bonhomme, et tu verras comme tu seras bien reçu.

Pierre.

Enfin, tu diras ce que tu voudras, mais je dis que je ne serai pas parrain d’une Camille.

— Papa, dit malicieusement Camille en courant à son père, voulez-vous être parrain avec moi de la petite Camille ?