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— Je ne peux remuer le bras, dit Jules en pleurant ; il est tout engourdi. »

La fermière saisit le fouet tombé à terre, et courut à moi pour venger son méchant garçon. Je n’eus pas la sottise de l’attendre comme vous pouvez bien penser. Je fis un saut et m’éloignai quand elle fut près de m’atteindre ; elle continua à me poursuivre et moi à me sauver, ayant grand soin de me tenir hors de la portée du fouet. Je m’amusai beaucoup à cette course ; je voyais la colère de ma maîtresse augmenter à mesure qu’elle se fatiguait ; je la faisais courir et suer sans me donner de mal ;


La méchante femme était rendue.