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Le père, interrompant d’un air surpris.

Ceux que vous avez tués ! Vous croyez avoir tué des perdreaux ?

Auguste.

Certainement, papa ; seulement, comme nous ne les voyions pas tomber, nous ne pouvions pas les ramasser.

Le père, de même.

Et tu crois que, s’il en était tombé, vous ne les auriez pas vus ?

Auguste.

Non, car nous n’avons pas d’aussi bons yeux que les chiens. »

Le père, les oncles, les gardes même partirent d’un éclat de rire qui rendit les enfants rouges de colère.

« Écoutez, dit enfin le papa de Pierre et de Henri, puisque c’est faute de chiens que votre gibier a été perdu, vous allez avoir chacun le vôtre quand nous nous remettrons en chasse.

Pierre.

Mais les chiens ne voudront pas nous suivre, papa, ils ne nous connaissent pas autant que vous.

Le père.

Pour les obliger à vous suivre, nous vous donnerons les deux gardes, et nous ne partirons qu’une demi-heure après vous, afin que les chiens n’aient pas la tentation de nous rejoindre.

Pierre, radieux.

Oh ! merci, papa ! à la bonne heure ! avec les