avez donné des fusils, et pourquoi vous nous faites aller à la chasse, si vous nous croyez assez sots, assez maladroits pour ne rien tuer.
C’est pour vous apprendre à chasser, petits nigauds, que je vous fais aller à la chasse. On ne tue jamais rien les premières fois : ce n’est qu’à force de manquer qu’on apprend à tuer. »
La conversation fut interrompue par l’arrivée d’Auguste, prêt aussi à tuer tout ce qu’il rencontrerait. Pierre et Henri étaient encore rouges d’indignation quand Auguste les rejoignit.
Papa croit que nous ne tuerons rien, Auguste ; nous lui ferons voir que nous sommes plus adroits qu’il ne le pense.
Sois tranquille, nous tuerons plus de gibier qu’eux.
Pourquoi plus qu’eux ?
Parce que nous sommes jeunes, vifs, lestes et adroits, tandis que nos papas sont déjà un peu vieux.
C’est vrai, cela. Papa a quarante-deux ans. Pierre en a quinze, et moi treize. Quelle différence !
Et mon papa à moi donc ! Il a quarante-trois ans ! Et moi qui en ai quatorze !