Page:Ségur - Mémoires d’un âne.djvu/155

Cette page a été validée par deux contributeurs.


— Non, elle est à nous toutes, répliqua tout bas Camille.

— Quelle est l’étoffe que prennent ces demoiselles ? » interrompit la marchande, impatiente de vendre.

Pendant que Camille et Thérèse continuaient leur dispute à voix basse, Madeleine et Élisabeth se dépêchèrent d’acheter tout ce qu’il fallait.

« Adieu, madame Juivet, dirent-elles ; envoyez-nous tout cela chez nous, et le plus vite possible, je vous en prie ; vous enverrez aussi la note.

— Comment, comment, vous avez déjà tout acheté ? s’écrièrent Camille et Thérèse.

— Mais oui ; pendant que vous causiez, dit Madeleine d’un air malin, nous avons choisi tout ce qui est nécessaire.

— Il fallait nous demander si cela nous convenait, reprit Camille.

— Certainement, puisque c’est moi qui paye, dit Thérèse.

— Nous payerons aussi, nous payerons aussi, s’écrièrent en chœur les trois autres.

— Pour combien y en a-t-il ? demanda Thérèse.

La marchande.

Pour trente-deux francs, mademoiselle.

— Trente-deux francs ! s’écria Thérèse effrayée : mais je n’ai que vingt francs !

Camille.

Eh bien ! nous payerons le reste.