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XIII

LES SOUTERRAINS


Le dîner ne fut pas long ; les gendarmes étaient pressés de faire leur inspection avant la nuit. Ils demandèrent à la grand’mère la permission de m’emmener.

« Il nous sera bien utile dans notre expédition, madame, dit l’officier. Ce Cadichon n’est pas un âne ordinaire ; il a déjà fait des choses plus difficiles que ce que nous allons lui demander.

— Prenez-le, messieurs, si vous le croyez nécessaire, répondit la grand’mère ; mais ne le fatiguez pas trop, je vous en prie. La pauvre bête a déjà fait la route ce matin, et il est revenu avec quatre de mes petits-enfants sur son dos.

— Quant à cela, madame, reprit l’officier, vous pouvez être tranquille ; soyez sûre que nous le traiterons le plus doucement possible. »