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LES VACANCES.

possible, parce que Biribi tournait souvent autour des petites maisons de ses lapins et qu’il avait peur qu’il ne les lui mangeât.

MADAME DE FLEURVILLE.

S’il l’a fait, je porterai plainte au juge de paix, car c’est un mauvais homme que ce Bernard, et il me joue sans cesse des tours.

Mais tout cela ne faisait pas retrouver Biribi ; on le chercha encore le lendemain, puis on n’y pensa plus.

Le troisième jour, les enfants allaient sortir de bonne heure pour prendre du lait et du pain bis à la ferme, quand ils aperçurent, à travers les arbres, du monde rassemblé autour de la buanderie.

« Allons voir ce que c’est, dit Jacques.

— Oui, courons, répondirent tous les enfants.

Ils s’approchèrent ; on s’écarta pour les laisser passer, et ils virent le pauvre Biribi, maigre, à moitié relevé, à moitié tombé, qui mangeait avec avidité une terrine de soupe.

« Biribi ! Biribi ! s’écrièrent les enfants. Qui l’a retrouvé ? Où était-il ?

— Il était dans la buanderie, répondit Martin, le régisseur. La pauvre bête est restée là enfermée depuis trois jours.