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LES VACANCES.

ment ? Si j’avais été là, je l’aurais joliment rabrouée et sa Jeannette aussi.

MADELEINE, souriant.

Heureusement que tu n’étais pas là. La mère Léonard se serait prise de querelle avec toi et t’aurait dit quelque grosse injure.

JEAN.

Injure ! Ah ! bien ! je lui aurais donné une volée de coups de poing et de coups de pied ; je suis fort sur la savate, va ! Je l’aurais mise en marmelade en moins de deux minutes.

LÉON, levant les épaules.

Vantard, va ! C’est elle qui t’aurait rossé.

JEAN.

Rossé ! moi ! Veux-tu que je te fasse voir si je sais donner une volée en moins de rien ?

Et Jean se lève, ôte sa veste et se met en position de bataille. Jacques lui offre de lui servir de second.

Tous les enfants se mettent à rire. Jean se sent un peu ridicule, remet son habit et rit de lui-même avec les autres. Léon persifle Jacques, qui riposte en riant ; Marguerite le soutient ; Léon commence à devenir rouge et à se fâcher. Camille, Madeleine, Sophie et Jean se regardent du coin de l’œil et cherchent par leurs plaisanteries à arrêter la querelle commençante ; leurs efforts ne