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LES VACANCES.

« Aurez-vous bientôt fini ? En avez-vous encore pour longtemps ? »

Plus Léon prenait un air digne et fâché, plus les autres riaient. Leur gaieté se ralentit enfin ; ils eurent la force de se relever et de suivre Léon qui marchait gravement accompagné d’éclats de rires et de gaies plaisanteries. Ils approchèrent ainsi du petit bois où l’on construisait les cabanes, et ils entendirent distinctement des coups de marteau si forts et si répétés qu’ils jugèrent impossible qu’ils fussent donnés par le petit Jacques.

« Pour le coup, dit Jean en s’échappant et en entrant dans le fourré, je saurai ce qu’il en est ! »

Sophie et Marguerite s’élancèrent par le chemin qui tournait dans le bois en criant : « Jacques ! Jacques ! garde à toi ! » Léon courut de son côté et arriva le premier à l’emplacement des maisonnettes ; il n’y avait personne, mais par terre étaient deux forts maillets, des clous, des chevilles, des planches, etc.

« Personne, dit Léon ; c’est trop fort ; il faut les poursuivre. À moi, Jean, à moi ! »

Et il se précipita à son tour dans le fourré. Au bout de quelques instants, on entendit des cris partis du bois « Le voilà ! le voilà ! il est pris ! — Non, il s’échappe ! — Attrape-le ! à droite ! à gauche ! »