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Et ils partirent pour retourner à Fleurville. Pendant que Sophie racontait à ses amis la mort de sa belle-mère, M. de Rosbourg réglait avec Mme de Fleurville l’avenir de la petite fille.

« Sophie, disait-il, ne peut pas traiter comme sa sœur la fille d’un galérien et de cette femme qui n’a jamais été pour elle qu’un bourreau ; cette Mlle Hedwige me paraît bonne personne, quoique ignorante et bornée. On lui payera une pension pour l’enfant et pour la bonne, et ils vivront dans un coin du château. Quand l’enfant sera plus grande, nous verrons ; mais je crois qu’elle ne vivra pas. »

Les prévisions de M. de Rosbourg ne furent pas trompées : la fille de Mme Fichini mourut de langueur peu de mois après, et Mlle Hedwige entra comme dame de compagnie chez une vieille dame valaque qui lui faisait donner des leçons de français à ses petits-enfants, et qui la garda jusqu’à sa mort en lui laissant de quoi vivre convenablement.

Les vacances finissaient ; le jour du départ arriva. Les enfants étaient fort tristes ; Jacques et Marguerite pleuraient amèrement. Sophie pleurait, Jean s’essuyait les yeux, Léon était triste, Paul était sombre et regardait d’un air navré pleurer Marguerite et Jacques. Il fallait bien enfin