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fille sera ma sœur, et je vous promets de la traiter et de l’aimer comme une sœur. Mme de Fleurville, qui est si bonne, et M. de Rosbourg, mon excellent tuteur, me permettront d’avoir soin de ma sœur. N’est-ce pas, monsieur de Rosbourg ?

M. DE ROSBOURG.

Oui, mon enfant, suis l’instinct de ton bon cœur ; je t’approuve entièrement.

MADAME FICHINI.

Merci, Sophie, merci… Grâce à toi… grâce à ton tuteur… et à ce bon curé… je meurs plus tranquille… Priez tous pour moi… Que Dieu me pardonne… Adieu, Sophie… ton père… pardonne… Je souffre… J’étouffe… Ah ! »

Une convulsion lui coupa la parole. M. de Rosbourg saisit Sophie, terrifiée, dans ses bras, l’emporta dans la chambre voisine, la remit entre les mains de Mlle Hedwige et revint se mettre à genoux près du lit de Mme Fichini, qui ne tarda pas à rendre le dernier soupir. Il pria pour l’âme de cette malheureuse femme, dont la fin avait été si troublée par ses remords. Il dit à un vieux concierge qui habitait le château de prendre avec le curé, tous les arrangements nécessaires pour l’enterrement ; puis il vint prendre Sophie pour la ramener chez Mme de Fleurville.