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LES VACANCES.

sa maisonnette ; il l’avait adossée à des noisetiers qui formaient un buisson très-épais et qui l’abritaient d’un soleil trop ardent. Mais ce qui causa aux cousins une vive surprise, ce fut la promptitude du travail de Jacques et la force et l’adresse avec lesquelles il avait placé et enfoncé les gros piquets qui devaient recevoir les planches avec lesquelles il formait les murs. La porte et une fenêtre étaient déjà indiquées par des piquets pareils à ceux qui faisaient les coins de la maison.

Ils s’étaient arrêtés tous quatre ; leur étonnement se peignait si bien sur leurs figures que Jacques, Marguerite et Sophie ne purent s’empêcher de sourire, puis d’éclater de rire. Jacques jeta son maillet à terre pour rire plus à son aise.

Enfin Léon s’avança vers lui.

LÉON, avec humeur.

Pourquoi et de quoi ris-tu ?

JACQUES.

Je ris de vous tous et de vos airs étonnés.

JEAN.

Mais, mon petit Jacques, comment as-tu pu faire tout cela, et comment as-tu eu la force de porter ces lourds piquets et ces lourdes planches ?

JACQUES, avec malice.

Marguerite et Sophie m’ont aidé.

Léon et Jean hochèrent la tête d’un air incré-