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LES VACANCES.

PAUL.

Ah ! mais, mon petit frère, je vais te faire un halte-là ! comme fait mon père quand on dit des méchancetés. Laisse donc ce pauvre Léon tranquille et ne t’occupe pas de lui.

JACQUES.

Mais, Paul, puisque tu es mon frère et mon ami, je puis bien te dire ce que je pense. Et je t’assure que si je ne le dis pas à quelqu’un, cela m’étouffera.

PAUL, l’embrassant.

Dis alors, dis, mon ami ; avec moi, ce sera comme si tu n’avais pas parlé ; mais aussi je t’avertirai quand tu diras ou feras quelque chose de mal.

JACQUES.

Oh ! merci, mon frère ! À présent je vois bien que tu es mon vrai ami. Je te dirai donc que non-seulement je n’aime pas Léon, mais que je le déteste, que je me moque de lui tant que je peux, que je le taquine tant que je peux, que je suis enchanté que Marguerite le déteste, et que nous serons très-contents quand il s’en ira.

PAUL.

Jacques, crois-tu que ce soit bien, tout cela ? que ce soit agréable au bon Dieu ?

JACQUES, après un instant de réflexion.

Je crois que non.