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LES VACANCES.
MARGUERITE.

Oh ! mon petit Paul, dis-le-moi, puisque je suis ta sœur.

PAUL, l’embrassant et riant.

Une petite sœur que j’aime bien, mais qui est une petite curieuse et qui doit s’habituer à la patience.

Marguerite voulut insister, mais Paul se sauva. Marguerite courut après lui et appela à son secours Jacques, qu’elle rencontra dans une allée. Tous deux se mirent à la poursuite de Paul, qui leur échappa avec une agilité surprenante ; Sophie, Jean, Camille, Madeleine et Léon s’étaient pourtant mis de la partie et couraient tous à qui mieux mieux. Quelquefois Paul était dans un tel danger d’être attrapé, que tous criaient d’avance : « Il est pris, il ne peut pas échapper ; » mais au moment où on avançait les bras pour le prendre, il faisait une gambade de côté, se lançait comme un daim et disparaissait aux yeux des enfants étonnés. Ils revinrent dans leur jardin haletants et furent surpris d’y trouver Paul.

« Tu cours comme un vrai sauvage, lui dirent Sophie et Marguerite. C’est étonnant que tu aies pu nous échapper.

PAUL.

C’est chez les sauvages en effet que j’ai appris