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LES VACANCES

qui me la donnes ; je me soumets. Parle, mon garçon, parle ; ménage-moi, je t’en prie.

PAUL.

Non, mon père, je dirai la vérité, toute la vérité ; et j’en dirai bien d’autres, quand vous n’y serez pas.

M. DE ROSBOURG.

Eh bien ! ça promet. Merci bien, mon ami : tu veux donc me faire filer.

MARGUERITE.

Oh ! vous ne vous en irez pas, papa ; je vous tiens prisonnier et nous vous garderons tous.

Et elle s’installa sur les genoux de son père, qui la regarda avec tendresse et l’entoura de ses bras.

PAUL.

Après avoir fait un maigre déjeuner de biscuit et d’eau, nous allâmes tous les trois à la recherche d’un abri pour y déposer nos provisions. On apercevait dans le lointain des arbres qui paraissaient former un bois. Le soleil commençait à piquer ; le commandant craignait que l’eau du tonneau ne se gâtât avant que nous eussions découvert une source ; aidé du Normand, il le poussa à l’ombre d’un rocher un peu creusé par le bas. Il me proposa de me mettre là pendant que lui et le Normand iraient jusqu’au bois pour voir s’ils n’y