LA MER ET LES SAUVAGES.
Le lendemain on se réunit plus tôt que d’habitude. Les enfants firent honneur à un premier déjeuner, que Paul mangea avec délices, s’extasiant sur la bonté du lait, l’excellence du beurre normand ; il retrouvait en chaque chose des souvenirs d’enfance, et il regardait avec bonheur et reconnaissance son cher commandant qui lui tenait lieu de père. L’excellent M. de Rosbourg, non moins heureux que Paul, répondait à ses regards par un sourire affectueux. Devinant un peu d’inquiétude dans les yeux de Paul :
« Ne crains pas que je te plante là, mon garçon, lui dit-il. Nous sommes de vieux compagnons et nous resterons bons amis. Tu es mon fils, tu le sais ; n’ai-je pas promis à ton pauvre oncle de Réan d’être ton père ? au lieu d’un enfant, j’en aurai deux ; c’est une nouvelle bénédiction