Page:Ségur - Les vacances.djvu/12

Cette page a été validée par deux contributeurs.
6
LES VACANCES.

MARGUERITE.

Je vais voir s’ils arrivent !

CAMILLE.

Oui, va, nous te suivons.

Marguerite partit en courant, et, avant que ses amies eussent pu la rejoindre, elle reparut haletante et criant :

« Les voilà ! les voilà ! les voitures ont passé la barrière, elles entrent dans le bois. »

Camille, Madeleine et Sophie se précipitèrent vers le perron, où elles trouvèrent leurs mamans : elles auraient bien voulu courir au-devant de leurs cousins, mais les mamans les en empêchèrent.

Quelques instants après, les voitures s’arrêtaient devant le perron aux cris de joie des enfants. M. et Mme de Rugès et leurs deux fils, Léon et Jean, descendirent de la première. M. et Mme de Traypi et leur petit Jacques descendirent de la seconde. Pendant quelques instants, ce fut un tumulte, un bruit, des exclamations à étourdir.

Léon était un beau et grand garçon blond, un peu moqueur, un peu rageur, un peu indolent et faible, mais bon garçon au fond ; il avait treize ans.

Jean était âgé de douze ans ; il avait de grands yeux noirs pleins de feu et de douceur ; il avait