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LES VACANCES.

LÉON.

Tu nous raconteras tout, bien en détail, n’est-ce pas, Sophie ? Cela nous amusera beaucoup.

JEAN.

Pas du tout, tu ne nous diras rien, ma pauvre Sophie ; tous ces souvenirs te feraient trop de peine.

SOPHIE

Merci, Jean ; mais il y a si longtemps que ces choses se sont passées, que je puis en parler sans tristesse. Tout en marchant, je vous raconterai ce dont je me souviens.

JEAN.

Pourquoi le Normand t’appelle-t-il mademoiselle de Réan ?

SOPHIE

Parce que c’était mon nom quand je suis née.

MARGUERITE.

Comment, quand tu es née ? Et comment as-tu pu changer de nom depuis ?

CAMILLE.

Attendez ! Je me souviens, en effet, que lorsque nous étions petites, nous allions chez toi ; tu avais ton papa et ta maman, qui s’appelaient M. et Mme de Réan et puis un oncle et une tante, M. et Mme d’Aubert ; le petit Paul d’Aubert était ton cousin[1].

  1. Voyez les Malheurs de Sophie, du même auteur.