Tu nous raconteras tout, bien en détail, n’est-ce pas, Sophie ? Cela nous amusera beaucoup.
Pas du tout, tu ne nous diras rien, ma pauvre Sophie ; tous ces souvenirs te feraient trop de peine.
Merci, Jean ; mais il y a si longtemps que ces choses se sont passées, que je puis en parler sans tristesse. Tout en marchant, je vous raconterai ce dont je me souviens.
Pourquoi le Normand t’appelle-t-il mademoiselle de Réan ?
Parce que c’était mon nom quand je suis née.
Comment, quand tu es née ? Et comment as-tu pu changer de nom depuis ?
Attendez ! Je me souviens, en effet, que lorsque nous étions petites, nous allions chez toi ; tu avais ton papa et ta maman, qui s’appelaient M. et Mme de Réan et puis un oncle et une tante, M. et Mme d’Aubert ; le petit Paul d’Aubert était ton cousin[1].
- ↑ Voyez les Malheurs de Sophie, du même auteur.