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LES VACANCES.

MARTIN.

Les femmes de lessive y sont entrées pour préparer le linge, elles ont trouvé ce pauvre chien tombé devant la porte ; il ne pouvait seulement pas se relever : on m’a appelé ; par bonheur j’étais là à côté. Les femmes n’osaient pas en approcher ; elles craignaient qu’il ne fût enragé. J’ai bien vu tout de suite que la pauvre bête était quasi morte de faim et de soif. J’ai envoyé une des femmes chercher une terrine de soupe ; en attendant, je lui ai donné à boire. Il a bu près d’un demi-seau. Et puis la soupe est arrivée, et le voilà qui mange.

— Comme il est maigri ! dit Sophie.

— Et comme il paraît faible ! dit Jacques.

MARTIN.

Sa soupe va le remonter ; il va faire un bon somme par là-dessus, et il n’y paraîtra pas.

En effet, quand Biribi eut mangé toute sa soupe, il se leva et marcha vers sa niche, qu’il gagna avec peine. Il s’y blottit et ne tarda pas à s’endormir. Quand il fut réveillé, il mangea une seconde soupe qu’on lui avait préparée, et il parut avoir retrouvé ses forces et sa gaieté. Les enfants coururent raconter à leurs mamans et à leurs papas l’aventure de Biribi ; ils en causèrent une partie de la journée : ils le soignèrent et le caressèrent,