je dirai seulement que l’innocence de Camille a été reconnue par l’aveu du coupable, que je me garderai bien de nommer. Ma petite Camille, ta conduite a été belle, généreuse, au-dessus de tout éloge. La tienne, Sophie, a été bien mauvaise au commencement, belle et noble à la fin ; toi, Marguerite, tu as été trop sévère, ta tendresse pour Camille t’a rendue cruelle pour Sophie ; et toi, Madeleine, tu as été bonne et sage. Maintenant, tâchons de tout oublier et de finir gaiement la journée. Je vous ai ménagé une surprise : on va tirer une loterie ; il y a des lots pour chacune de vous. »
Cette annonce dissipa tous les nuages ; les visages reprirent un air radieux, et les quatre petites filles, après s’être embrassées, coururent au salon. On les attendait pour commencer.
Sophie gagna un joli ménage et une papeterie.
Camille, un joli bureau avec une boîte de couleurs, cent gravures à enluminer, et tout ce qui est nécessaire pour dessiner, peindre et écrire.
Madeleine, quarante volumes de charmantes histoires et une jolie boîte à ouvrage avec tout ce qu’il fallait pour travailler.
Marguerite, une charmante poupée en cire et un trousseau complet dans une jolie commode.