dois subir une sévère punition ; et que toi, bonne et généreuse Camille, tu ne mérites que des éloges et des récompenses.
— Arrête, Sophie, s’écria Camille en la saisissant par le bras ; et toi, Marguerite, rougis de ta dureté, sois touchée de son repentir. »
Marguerite, après une lutte visible, s’approcha de Sophie et l’embrassa, les larmes aux yeux. Sophie pleurait toujours et cherchait à dégager sa main de celle de Camille pour courir à la maison et tout avouer. Mais Camille la retint fortement et lui dit :
« Écoute-moi, Sophie, tu as commis une faute, une très grande faute ; mais tu l’as déjà réparée en partie par ton repentir. Fais-en l’aveu à maman et à Mme de Rosbourg ; mais pourquoi le dire à ta belle-mère, qui est si sévère et qui te fouettera impitoyablement ?
— Pourquoi ? pour qu’elle ne te croie plus coupable. Elle me fouettera, je le sais ; mais ne l’aurais-je pas mérité ? »
À ce moment, Mme de Rosbourg sortit de la serre à laquelle étaient adossés les enfants et dont la porte était ouverte.
« J’ai tout entendu, mes enfants, dit-elle ; j’arrivais dans la serre au moment où vous accouriez près de Camille, et c’est moi qui me charge de toute l’affaire. Je raconterai à Mme de Fleurville la vérité ; je la cacherai à Mme Fichini, à laquelle