Tout le monde s’extasiait sur la grosseur extraordinaire de ces poires.
« Je vous engage, mesdames et messieurs, à venir les manger dans huit jours ; elles auront encore grossi et seront mûres à point », dit Mme de Fleurville.
Chacun accepta l’invitation ; on continua la revue des fruits et des fleurs.
Sophie suivait avec Camille, Madeleine et Marguerite. Les belles poires la tentaient ; elle aurait bien voulu les cueillir et les manger ; mais comment faire ? Tout le monde la verrait… « Si je pouvais rester toute seule en arrière ! se dit-elle. Mais comment pourrai-je éloigner Camille, Madeleine et Marguerite ? Qu’elles sont ennuyeuses de ne jamais me laisser seule ! »
Tout en cherchant le moyen de rester derrière ses amies, elle sentit que sa jarretière tombait.
« Bon, voilà un prétexte. »
Et, s’arrêtant près du poirier tentateur, elle se mit à arranger sa jarretière, regardant du coin de l’œil si ses amies continuaient leur chemin.
« Que fais-tu là ? » dit Camille en se retournant.
J’arrange ma jarretière, qui est défaite.
Veux-tu que je t’aide ?