« Faites la révérence, mademoiselle, lui dit Mme Fichini. Plus bas donc ! À quoi sert le maître de danse que j’ai payé tout l’hiver dix francs la leçon et qui vous a appris à saluer, à marcher et à avoir de la grâce ? Quelle tournure a cette sotte avec ses mains sur son ventre !
— Bonjour, ma petite Sophie, dit Mme de Fleurville ; va embrasser tes amies. Quelle belle toilette vous avez, madame ! ajouta-t-elle pour détourner les pensées de Mme Fichini de sa belle-fille. Nous ne méritons pas de pareilles élégances avec nos toilettes toutes simples.
— Comment donc, chère madame ! vous valez bien la peine qu’on s’habille. Il faut bien user ses vieilles robes à la campagne. »
Et Mme Fichini voulut prendre place sur un fauteuil, près de Mme de Rosbourg ; mais la largeur de sa robe, la raideur de ses jupons repoussèrent le fauteuil au moment où elle s’asseyait, et l’élégante Mme Fichini tomba par terre....
Un rire général salua cette chute, rendue ridicule par le ballonnement de tous les jupons, qui restèrent bouffants, faisant un énorme cerceau au-dessus de Mme Fichini, et laissant à découvert deux grosses jambes dont l’une gigotait avec emportement, tandis que l’autre restait immobile dans toute son ampleur.
Mme de Fleurville, voyant Mme Fichini étendue sur le plancher, comprima son envie de rire,