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Madeleine qui venait de se coucher ; ses grands yeux bleus étaient fixés sur un portrait de Camille, auquel elle souriait ; Mme de Fleurville s’approcha de son lit, la serra tendrement dans ses bras et lui dit :

« Ma chère petite, ta générosité a racheté la faute de ta sœur et effacé la punition. Je lui pardonne à cause de toi, et vous allez toutes deux manger des croquettes, du raisin et des pêches que j’ai fait apporter. »

Au même moment, Élisa, la bonne, entra, apportant des croquettes de riz sur une assiette, du raisin et des pêches sur une autre. Tout le monde s’embrassa. Mme de Fleurville descendit pour rejoindre Mme de Rosbourg. Camille raconta à Élisa combien Madeleine avait été bonne ; toutes deux donnèrent à Élisa une part de leur dessert et, après avoir causé, s’être bien embrassées, avoir fait leur prière de tout leur cœur, Camille se déshabilla, et toutes deux s’endormirent pour rêver soufflets, gronderies, tendresse, pardon et raisin.