Madeleine. Mme de Fleurville, qui avait pitié de son agitation, le lui permit. Les deux sœurs partirent ensemble.
Cinq minutes après, tout le monde sortit de table ; on trouva dans le salon Camille et Madeleine s’embrassant et se serrant dans les bras l’une de l’autre. Madeleine quitta enfin Camille et monta pour se coucher.
Camille était restée au milieu du salon, suivant des yeux Madeleine et répétant :
« Cette bonne Madeleine ! comme je l’aime ! comme elle est bonne !
— Dis-moi donc, Camille, demanda Mme de Fleurville, ce qui passe par la tête de Madeleine. Elle refuse le plat sucré, elle refuse le dessert, et elle va se coucher une heure plus tôt qu’à l’ordinaire.
— Si vous saviez, ma chère maman, comme Madeleine m’aime et comme elle est bonne ! Elle a fait tout cela pour me consoler, pour être privée comme moi ; et elle est allée se coucher parce qu’elle avait peur de ne pouvoir résister au raisin, qui était si beau et qu’elle aime tant !
— Viens la voir avec moi, Camille ; allons l’embrasser ! » s’écria Mme de Fleurville.
Avant de quitter le salon, elle alla dire quelques mots à l’oreille de Mme de Rosbourg, qui passa immédiatement dans la salle à manger.
Mme de Fleurville et Camille montèrent chez