dîner ; mais elle résolut de raconter ensuite la généreuse privation que s’était imposée sa bonne petite sœur : car Madeleine avait d’autant plus de mérite qu’elle était, comme Camille, un peu gourmande.
L’heure du dîner vint ; les enfants étaient tristes tous les trois. Le plat sucré se trouva être des croquettes de riz que Madeleine aimait extrêmement.
Madeleine, donne-moi ton assiette, que je te serve des croquettes.
Merci, maman, je n’en mangerai pas.
Comment ! tu n’en mangeras pas, toi qui les aimes tant !
Je n’ai plus faim, maman.
Tu m’as demandé tout à l’heure des pommes de terre, et je t’en ai refusé parce que je pensais aux croquettes de riz, que tu aimes mieux que tout autre plat sucré.
J’avais encore un peu faim, maman, mais je n’ai plus faim du tout.
Mme de Fleurville regarde d’un air surpris Madeleine, rouge et confuse ; elle regarde Camille,