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Sophie.

Laissez-moi donc. Je veux sentir les roses.

Marguerite.

Mais vous écrasez les fraises de Camille. Il ne faut pas écraser les fraises de Camille.

Sophie.

Et moi, je te dis de me laisser tranquille, petite sotte.

Et, comme Marguerite cherchait à préserver les fraises en tenant la jambe de Sophie, celle-ci la poussa avec tant de colère et si rudement que la pauvre Marguerite alla rouler à trois pas de là.

Aussitôt que Camille vit Marguerite par terre, elle s’élança sur Sophie et lui appliqua un vigoureux soufflet.

Sophie se mit à crier, Marguerite pleurait, Madeleine cherchait à les apaiser. Camille était toute rouge et toute honteuse. Au même instant parurent Mme de Fleurville, Mme de Rosbourg et Mme Fichini.

Mme Fichini commença par donner un bon soufflet à Sophie, qui criait.

Sophie

Cela m’en fait deux ; cela m’en fait deux !

Madame Fichini.

Deux quoi, petite sotte ?

Sophie.

Deux soufflets qu’on m’a donnés.