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« Bonjour, Sophie, dirent Camille et Madeleine ; nous sommes bien contentes de te voir ; bonjour, madame, ajoutèrent-elles en faisant une petite révérence.

— Bonjour, mes petites, je vais au salon voir votre maman. Ne vous dérangez pas de votre promenade ; Sophie vous accompagnera. Et vous, mademoiselle, ajouta-t-elle en s’adressant à Sophie d’une voix dure et d’un air sévère, soyez sage, sans quoi vous aurez le fouet au retour. »

Sophie n’osa pas répliquer ; elle baissa les yeux. Mme Fichini s’approcha d’elle, les yeux étincelants :

« Vous n’avez pas de langue pour répondre, petite impertinente !

— Oui, maman », s’empressa de répondre Sophie. Mme Fichini jeta sur elle un regard de colère, lui tourna le dos et entra au salon.

Camille et Madeleine étaient restées stupéfaites. Marguerite s’était cachée derrière une caisse d’oranges.

Quand Mme Fichini eut fermé la porte du salon, Sophie leva lentement la tête, s’approcha de Camille et de Marguerite, et dit tout bas :

« Sortons ; n’allons pas au salon : ma belle-mère y est. »

Camille.

Pourquoi ta belle-mère t’a-t-elle grondée, Sophie ? Qu’est-ce que tu as fait ?