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Fleurville ; elle exprima toute la reconnaissance que lui inspiraient la tendresse et les soins de Camille et de Madeleine, et se promit tout bas de la leur témoigner à la première occasion.




VII

CAMILLE PUNIE


Il y avait à une lieue du château de Fleurville une petite fille âgée de six ans, qui s’appelait Sophie. À quatre ans, elle avait perdu sa mère dans un naufrage ; son père se remaria et mourut aussi peu de temps après. Sophie resta avec sa belle-mère, Mme Fichini ; elle était revenue habiter une terre qui avait appartenu à M. de Réan, père de Sophie. Il avait pris plus tard le nom de Fichini, que lui avait légué, avec une fortune considérable, un ami mort en Amérique ; Mme Fichini et Sophie venaient quelquefois chez Mme de Fleurville. Nous allons voir si Sophie était aussi bonne que Camille et Madeleine.

Un jour que les petites sœurs et Marguerite sortaient pour aller se promener, on entendit le roulement d’une voiture et, bientôt après, une brillante calèche s’arrêta devant le perron du château ; Mme Fichini et Sophie en descendirent.