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quart d’heure ; tous les jours tu mangeras deux fortes pincées de sel et une petite gousse d’ail. Dans huit jours ce sera fini.

— Maman, dit Camille, n’en parlons pas à Mme de Rosbourg, elle serait trop inquiète.

— Tu as raison, chère enfant, dit Mme de Fleurville en l’embrassant. Nous le lui raconterons dans un mois. »

Camille et Madeleine recommandèrent bien à Marguerite de ne rien dire à sa maman, pour ne pas la tourmenter. Marguerite, qui était obéissante et qui n’était pas bavarde, n’en dit pas un mot. Pendant huit jours elle fit exactement ce que lui avait ordonné Mme de Fleurville ; au bout de trois jours sa petite main était guérie.

Après un mois, quand tout danger fut passé, Marguerite dit un jour à sa maman : « Maman, chère maman, vous ne savez pas que votre pauvre Marguerite a manqué mourir.

— Mourir, mon amour ! dit la maman en riant. Tu n’as pas l’air bien malade.

— Tenez, maman, regardez ma main. Voyez-vous cette toute petite tache rouge ?

— Oui, je vois bien ; c’est un cousin qui t’a piquée !

— C’est un chien enragé qui m’a mordue. » Mme de Rosbourg poussa un cri étouffé, pâlit et demanda d’une voix tremblante :

« Qui t’a dit que le chien était enragé ? Pourquoi ne me l’as-tu pas dit tout de suite ?