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— Tu as raison, Camille ! Quel malheur, mon Dieu ! Lavons bien vite les morsures dans l’eau fraîche, ensuite dans l’eau salée.

— Madeleine l’a menée dans la cuisine, maman. Mais que faire ? »

Mme de Fleurville, pour toute réponse, alla avec Camille trouver Marguerite ; elle regarda la morsure et vit un petit trou peu profond qui ne saignait plus.

« Vite, Rosalie (c’était la cuisinière), un seau d’eau fraîche ! Donne-moi ta main, Marguerite ! Trempe-la dans le seau. Trempe encore, encore ; remue-la bien. Donne-moi une forte poignée de sel, Camille,… bien… Mets-le dans un peu d’eau… Trempe ta main dans l’eau salée, chère Marguerite.

— J’ai peur que le sel ne me pique, dit Marguerite en pleurant.

— Non, n’aie pas peur ; ce ne sera pas grand-chose. Mais, quand même cela te piquerait, il faut te tremper la main, sans quoi tu serais très malade. »

Pendant dix minutes, Mme de Fleurville obligea Marguerite à tenir sa main dans l’eau salée. S’apercevant de la frayeur de la pauvre enfant, qui contenait difficilement ses larmes, elle l’embrassa et lui dit :

« Ne t’effraye pas, ma petite Marguerite ; ce ne sera rien, je pense. Tous les jours, matin et soir, tu tremperas ta main dans l’eau salée pendant un