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Camille courait en avant. Le jardin lui apparut plein de fleurs mille fois plus belles et plus nombreuses que celles qui y étaient la veille. Elle s’arrêta stupéfaite, elle ne comprenait pas.

Madeleine et Marguerite arrivèrent à leur tour, et toutes trois restèrent muettes de surprise et de joie devant ces fleurs si fraîches, si variées, si jolies.

Enfin, un cri général témoigna de leur bonheur ; elles se précipitèrent dans le jardin, sentant une fleur, en caressant une autre, les admirant toutes, folles de joie, mais ne comprenant toujours pas comment ces fleurs avaient poussé et fleuri en une nuit, et ne devinant pas qui les avait apportées.

« C’est le bon Dieu, dit Camille.

— Non, c’est plutôt la sainte Vierge, dit Madeleine.

— Je crois que ce sont nos petits anges », reprit Marguerite.

Mme de Fleurville arrivait avec Mme de Rosbourg.

« Voici l’ange qui a fait pousser vos fleurs, dit Mme de Fleurville en montrant Mme de Rosbourg. Votre douceur et votre bonté l’ont touchée ; elle a été acheter tout cela à Moulins, pendant que vous vous mettiez en nage pour réparer le mal causé par Marguerite. »

On peut juger du bonheur et de la reconnaissance des trois enfants. Marguerite était peut-être