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vous seront remis aussitôt votre ouvrage terminé. »

Mme de Rosbourg remonta en voiture et retourna au château de Fleurville. (C’était le nom de la terre de Mme de Fleurville.) Elle donna ordre à son domestique d’attendre le marchand à l’entrée de la nuit et de lui faire planter les fleurs dans le petit jardin de Camille et de Madeleine. Son absence avait été si courte que ni Mme de Fleurville ni les enfants ne s’en étaient aperçues.

À peine Mme de Rosbourg avait-elle quitté les petites, que toutes trois se dirigèrent vers leur jardin.

« Peut-être, pensait Camille, restait-il encore quelques fleurs oubliées, seulement de quoi faire un tout petit bouquet. »

Hélas ! il n’y avait rien : tout était cueilli. Camille et Madeleine regardaient tristement et en silence leur jardin vide. Marguerite avait bien envie de pleurer.

« C’est fait, dit enfin Madeleine ; il n’y a pas de remède. Nous tâcherons d’avoir quelques plantes nouvelles, qui fleuriront plus tard. »

Marguerite.

Prenez tout mon argent pour en acheter, Madeleine ; j’ai quatre francs !

Madeleine.

Merci, ma chère petite, il vaut mieux garder ton argent pour les pauvres.