l’air paresseux ; ce noir me paraît méchant ; ces deux roux sont trop maigres ; ce gris clair est le meilleur et le plus beau : c’est celui que je garde pour moi. Pour que les autres ne le prennent pas, je vais attacher mon chapeau et mon châle à la selle. Elles voudront toutes l’avoir, mais je ne le céderai pas. »
Pendant que, songeant uniquement à elle, elle choisissait ainsi cet âne qu’elle croyait préférable aux autres, Nicaise et son fils, qui devaient accompagner la cavalcade, plaçaient les provisions dans deux grands paniers, qu’on attacha sur le bât de l’âne noir.
Mme de Fleurville, Mme de Rosbourg et les enfants arrivèrent : il était neuf heures ; on avait bien déjeuné, tout était prêt ; on pouvait partir.
Choisissez vos ânes, mes enfants. Commençons par les plus jeunes. Marguerite, lequel veux-tu ?
Cela m’est égal, chère madame ; celui que vous voudrez, ils sont tous bons.
Eh bien, puisque tu me laisses le choix, Marguerite, je te conseille de prendre un des deux petits ânes ; l’autre sera pour Sophie. Ils sont excellents.