Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/308

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Sophie.

Ce n’est pas assez loin ! nous y allons sans cesse à pied.

Madame de Fleurville.

J’ai une idée que je crois bonne ; je parie que vous en serez toutes très contentes.

Camille.

Quelle idée, maman ? dites-la, je vous en prie.

Madame de Fleurville.

C’est d’avoir un septième âne.

Marguerite.

Mais ce ne sera pas amusant du tout d’avoir un âne sans personne dessus.

Madame de Fleurville.

Attends donc ; que tu es impatiente ! Le septième âne porterait les provisions, et… vous ne devinez pas ?

Madeleine.

Des provisions ? pour qui donc, maman ?

Madame de Fleurville.

Pour nous, pour que nous les mangions !

Marguerite.

Mais pourquoi ne pas les manger à table, au lieu de les manger sur le dos de l’âne ? »

Tout le monde partit d’un éclat de rire : l’idée de faire du dos de l’âne une table à manger leur parut si plaisante, qu’elles en rirent toutes, Marguerite comme les autres.

« Ce n’est pas sur le dos de l’âne que nous man-