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mit ensuite à examiner toutes les fleurs. Tout à coup l’idée lui vint de cueillir un beau bouquet pour Camille et pour Madeleine.

« Comme elles seront contentes ! se dit-elle. Je vais prendre toutes les fleurs, j’en ferai un magnifique bouquet : elles le mettront dans leur chambre, qui sentira bien bon ! »

Voilà Marguerite enchantée de son idée ; elle cueille œillets, giroflées, marguerites, roses, dahlias, réséda, jasmin, enfin tout ce qui se trouvait dans le jardin. Elle jetait les fleurs à mesure dans son tablier dont elle avait relevé les coins, les entassait tant qu’elle pouvait et ne leur laissait presque pas de queue.

Quand elle eut tout cueilli, elle courut à la maison, entra précipitamment dans la chambre où travaillaient encore Camille et Madeleine, et, courant à elles d’un air radieux :

« Tenez, Camille, tenez, Madeleine, regardez ce que je vous apporte, comme c’est beau ! »

Et, ouvrant son tablier, elle leur fit voir toutes ces fleurs fripées, fanées, écrasées.

« J’ai cueilli tout cela pour vous, leur dit-elle : nous les mettrons dans notre chambre, pour qu’elle sente bon ! »

Camille et Madeleine se regardèrent en souriant. La gaieté les gagna à la vue de ces paquets de fleurs flétries et de l’air triomphant de Marguerite ; enfin elles se mirent à rire aux éclats en