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raison, n’osa pas lever les yeux, de crainte de se laisser attendrir. Marguerite, voyant qu’il fallait se soumettre, sortit lentement et descendit dans le jardin.

Mme de Fleurville avait écouté, sans mot dire, cette petite scène ; elle s’approcha de Madeleine et l’embrassa tendrement. « Bien ! Madeleine, lui dit-elle. Et toi, Camille, courage ; fais comme ta sœur. » Puis elle sortit.




V

LES FLEURS CUEILLIES ET REMPLACÉES


« Mon Dieu ! mon Dieu ! que je m’ennuie toute seule ! pensa Marguerite après avoir marché un quart d’heure. Pourquoi donc Madeleine m’a-t-elle forcée de sortir ?… Camille voulait bien me garder, je l’ai bien vu !… Quand je suis seule avec Camille, elle me laisse faire tout ce que je veux… Comme je l’aime, Camille !… J’aime beaucoup Madeleine aussi ; mais… je m’amuse davantage avec Camille. Qu’est-ce que je vais faire pour m’amuser ?… Ah ! j’ai une bonne idée : je vais nettoyer et balayer leur petit jardin. »

Elle courut vers le jardin de Camille et de Madeleine, le nettoya, balaya les feuilles tombées, et se