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Madeleine.

Je voudrais tant t’embrasser, Camille, ma chère Camille !

Marguerite.

Et moi donc ! Ah bah ! je t’embrasse tout de même. »

En disant ces mots, elle s’élançait vers Camille, qui sauta vivement en arrière.

« Imprudente ! dit-elle. Si tu savais ce que c’est que la petite vérole, tu ne t’exposerais pas à la gagner.

Sophie.

Raconte-nous si tu t’es bien ennuyée, si tu as beaucoup souffert, si tu as eu peur.

Camille.

Oh oui ! mais pas quand j’étais très malade. Je souffrais trop de la tête et du mal de cœur pour m’ennuyer ; mais la pauvre Élisa a souffert bien plus et plus longtemps que moi.

Madeleine.

Et comment est-elle aujourd’hui ? Quand pourrons-nous la revoir ?

Camille.

Elle va bien ; elle a mangé du poulet à déjeuner, elle se lève, elle croit que vous pourrez la voir par la fenêtre demain.

Madeleine.

Quel bonheur ! et quand pourrons-nous t’embrasser, ainsi que maman ?