Sophie a raison ; c’est une excellente idée. Vous nous permettez, n’est-ce pas, maman, de faire cette petite pension à la mère Hurel ?
Certainement, mes excellentes petites filles ; vous êtes bonnes et charitables toutes les quatre. Sophie, tu n’auras bientôt rien à envier à tes amies. »
Enchantées de la permission, les quatre amies coururent demander leurs bourses à Élisa, et remirent chacune un franc à Mme de Fleurville, qui les envoya à la mère Hurel en y ajoutant cent francs.
Elles continuèrent à lui envoyer chaque semaine bien exactement leurs petites épargnes ; elles y ajoutaient quelquefois un jupon, ou une camisole qu’elles avaient faite elles-mêmes, ou bien des fruits ou des gâteaux dont elles se privaient avec bonheur pour offrir un souvenir à la pauvre femme. Mme de Rosbourg et Mme de Fleurville y joignaient des sommes plus considérables. Grâce à ces secours, ni la veuve ni la fille d’Hurel ne manquèrent du nécessaire. Quelque temps après, Victorine se maria avec un brave garçon, aubergiste à deux lieues d’Aube ; et sa mère, vieillie par le chagrin et la maladie, mourut en remerciant Dieu de la réunir à son cher Hurel.