Eh bien, chère maman, comment avez-vous trouvé les pauvres Hurel ? Comment est Victorine ?
Pas bien, chères petites ; la pauvre femme est dans un désespoir qui fait pitié et que je n’ai pu calmer ; elle pleure jour et nuit et elle appelle son mari, qui est auprès du bon Dieu. Victorine est désolée, et Théophile n’est pas encore de retour ; on lui a écrit de revenir.
Ont-ils de quoi vivre ?
Tout au plus ; les gens qui doivent de l’argent à Hurel ne s’empressent pas de payer, et ceux auxquels il devait veulent être payés tout de suite, et menacent de faire vendre leur maison et leur petite terre.
Je crois que nous pourrions leur venir en aide en leur donnant l’argent que nous avons pour nos menus plaisirs. Nous avons chacune deux francs par semaine ; en donnant un franc, cela ferait quatre par semaine et seize francs par mois ; ce serait assez pour leur pain du mois.
Tu vois, Sophie : l’année dernière, tu n’aurais jamais eu cette bonne pensée.