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moi et soyons bonnes amies, comme nous le sommes toujours.

Quand Marguerite et Sophie se furent embrassées et réconciliées, ce qu’elles firent de très bon cœur, Camille dit à Sophie :

« Ma petite Sophie, ne te décourage pas ; on ne se corrige pas si vite de ses défauts. Tu es devenue bien meilleure que tu ne l’étais en arrivant chez nous, et chaque mois il y a une différence avec le mois précédent. »

Sophie.

Je te remercie, chère Camille, de me donner du courage, mais, dans toutes les occasions où je me compare à toi et à Madeleine, je vous trouve tellement meilleures que moi.

Madeleine, l’embrassant.

Tais-toi, tais-toi, ma pauvre Sophie ; tu es trop modeste, n’est-ce pas, Marguerite ?

Marguerite.

Non, je trouve que Sophie a raison ; elle et moi, nous sommes bien loin de vous valoir.

Camille.

Ah ! ah ! ah ! quelle modestie ! Bravo, ma petite Marguerite ; tu es plus humble que moi, donc tu vaux mieux que moi.

Marguerite, très sérieusement.

Camille, aurais-tu fait la sottise que nous avons commise l’autre jour en allant dans la forêt ?