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tites amies. Sophie était honteuse et cherchait un moyen de réparer sa faute.

« Prends aussi les miennes, dit-elle en présentant son panier et sans oser lever les yeux sur Marguerite.

— Merci, mademoiselle ; j’en ai assez sans les vôtres.

— Marguerite, dit Madeleine, tu n’es pas gentille ! Sophie, en t’offrant ses noisettes, reconnaît qu’elle a eu tort ; il ne faut pas que tu continues à être fâchée. »

Marguerite regarda Sophie un peu en dessous, ne sachant trop ce qu’elle devait faire : l’air malheureux de Sophie l’attendrissait un peu, mais elle n’avait pas encore surmonté sa rancune.

Camille et Madeleine les regardaient alternativement.

Camille.

Voyons, Sophie, voyons, Marguerite, embrassez-vous. Tu vois bien, toi, Sophie, que Marguerite n’est plus fâchée ; et toi, Marguerite, tu vois que Sophie est triste d’avoir eu de l’humeur.

Sophie.

Chère Camille, je vois que je resterai toujours méchante ; jamais je ne serai bonne comme vous. Vois comme je m’emporte facilement, comme j’ai été brutale envers la pauvre Marguerite !

Marguerite.

N’y pense plus, ma pauvre Sophie ; embrasse-