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c’est parce que c’est la vérité. Et toi, tu te fâches parce que tu es jalouse.

Sophie.

Ha ! ha ! ha ! Jalouse de tes méchantes noisettes.

Marguerite.

Oui, oui, jalouse, et tu voudrais bien que je te donnasse mes méchantes noisettes.

Sophie.

Tiens, voilà le cas que je fais de ta belle récolte.

En disant ces mots, et avant qu’Élisa et les petites eussent eu le temps de l’en empêcher, elle donna un coup de poing sous le panier de Marguerite, et toutes les noisettes tombèrent par terre.

Marguerite, poussant un cri.

Mes noisettes, mes pauvres noisettes !

Camille et Madeleine jetèrent à Sophie un regard de reproche et s’empressèrent d’aider Marguerite à ramasser ses noisettes.

Camille.

Tiens, ma petite Marguerite ; pour te consoler, prends les miennes.

Madeleine.

Et les miennes aussi ; les trois paniers seront pour toi.

Marguerite, qui avait les yeux un peu humides, les essuya et embrassa tendrement ses bonnes pe-