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Hurel, riant.

Ah ! bah ! Tout cela est terrible pour de belles petites demoiselles comme vous ; mais pour des gens comme nous on n’y fait pas seulement attention. Mais… asseyez-vous donc, mesdames ; Victorine, donne des chaises, apporte du cidre, du bon !

Victorine était une jolie fille de dix-huit ans, fraîche, aux yeux noirs. Elle avança des chaises ; tout le monde s’assit ; on causa, on but du cidre à la santé d’Hurel et de sa famille. Au bout d’une demi-heure, Mme de Rosbourg demanda l’heure. Hurel regarda à son coucou.

« Il n’est pas loin de quatre heures, dit-il ; mais le coucou est dérangé, il ne marque pas l’heure juste. »

Mme de Rosbourg tira de sa poche une boîte, qu’elle donna à Hurel.

« Je vois, mon bon Hurel, dit-elle, que vous n’avez de montre ni sur vous ni dans la maison ; en voilà une que vous voudrez bien accepter en souvenir des petites filles de la forêt.

— Merci bien, madame, répondit Hurel : vous êtes en vérité trop bonne ; ça ne méritait pas… »

Il venait d’ouvrir la boîte, et il s’arrêta muet de surprise et de bonheur à la vue d’une belle montre en or avec une longue et lourde chaîne également en or.

Il s’arrêta muet de bonheur à la vue d’une belle montre.
Hurel, avec émotion.

Ma bonne chère dame, c’est trop beau ; vrai, je